Interviewé dans un journal italien Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon, traite le dadaïsme et le surréalisme de «pédérastique», et de se présenter lui-même comme un patriote, se vantant d’avoir, pendant la guerre, trafiqué pour la France en Amérique du sud.
La réponse des surréalistes est évidemment provocatrice, ostentatoire, révolutionnaire ; ils y exercent leur sens de la dérision et de la mise en scène : à l’occasion d’un banquet en l’honneur de Saint-Pol Roux, cette lettre incendiaire et placée sous les assiettes, imprimée sur papier sang de bœuf. Sa lecture donne lieu à un joyeux chahut, puis à une bataille générale, pour se terminer au poste !
Les nombreux signataires clament leur attachement à quelques principes : la poésie est subversive et non conservatrice, déstabilisatrice et non honorifique, politique et internationaliste, et non esthétisante et patriotique « pour le compte d’une nation de porcs et de chiens. ».
Auteurs : M. Alexandre, L. Aragon, A. Artaud, J.-A. Boiffard, J.Bousquet, A. Breton, J. Carrive, R.Crevel, R. Desnos, P. Eluard, M. Ernst, T. Fraenkel, F. Gérard, E. de Haulleville, M. Leiris, G. Limbour, M. Lübeck, G. Malkine, A. Masson, M. Morise, M. Noll, B. Péret, G. Ribemont-Dessaignes, P. Soupault, D. Sunbeam, R. Tual, J. Viot, R. Vitrac
ISBN : 2-9514990-
Prix : 2,5 €
- Lettre ouverte à monsieur Paul Claudel, ambassadeur de France au Japon (1er juillet 1925) - Extrait
« Peu nous importe la création. Nous souhaitons, de toutes nos forces, que les révolutions, les guerres et les insurrections coloniales viennent anéantir cette civilisation occidentale dont vous défendez jusqu'en Orient la vermine, et nous appelons cette destruction comme l'état de chose le moins acceptable pour l'esprit ».