Nathalie Constans
Malach-ha-mawis

 

 

 

 

 


Jeanne lutte, Jeanne souffre, Jeanne se révolte, passe à l’acte… C’est l’Occupation, et la jeune femme, fille du préfet de police, choisit de partager le sort des persécutés en portant ostensiblement l’étoile jaune.

Pour décrire l’itinéraire de cette figure féminine emblématique, l’auteur s’appuie sur quelques faits historiques avérés, qui résument les contradictions de l’époque : le choix de certains « Français » de se condamner la déportation en portant l’étoile jaune , et l’attitude problématique de Jean Anouilh, qui, en pleine Occupation, réactiva le mythe d’Antigone, symbole de la résistance à la loi inique, et qui quelques années plus tard signa la pétition de soutien à Brasillach…
Un récit bouleversant, une écriture poétique envoûtante, refusant toue simplification psychologique et tout décorum historique, et qui, à travers un destin singulier, nous pose la question de l’engagement et de la responsabilité personnelle.

+ Lire un extrait
+ A propos de l'auteur


:: Commander en ligne
                            Collection > collection 

 


Genre : Nouvelle
Illustration : Laureline Mattiussi
36 p. • 110 x 190 mm • 2001
ISBN : 2-9514990-5-1
Prix : 6,86€

Les éditions de la mauvaise graine
Nathalie Constans - Malach-ha-mawis - Extrait

« 14 août 1942. Le convoi n°19 emporte 991 personnes. Parmi lesquelles, pour la première fois, des enfants. Un homme, un partant, voit les enfants et écrit à sa femme ne t'inquiète pas, ma chérie, ils ne tueront pas tant de monde. Jeanne crache épais, elle voit la porte colossale, les griffures sur les murs, une inscription sur le haut de la porte. Deux tours carrées. Derrière, un néant brumeux, un marécage. Jeanne crache épais, son sang coule de son front. Elle écoute Paule lui parler des armes à feu, de l'organisation, de la FTP-MOI et se calme un peu. Un seul survivant du convoi n°19. »

© http://www.lamauvaisegraine.org

Nathalie Constans

Petite biographie à la mode Nathalie Constans 1966. Je nais. Mon papa est équipé d’un beau tracteur tout bleu pour travailler sa terre.
1967. Ma maman part travailler avec sa belle machine à écrire dans une petite mairie avoisinante.
1968. Je contracte ma première bronchite (à cause d’une bête histoire de chauffage éteint par inadvertance). Depuis, j’ai les bronches fragiles.
1969, j’entre à l’école maternelle. Comme on peut le voir sur la photographie, je ne suis pas contente du tout.
1972, je découvre les albums du Père Castor en général, et Marlaguette en particulier (récit de Marie Colmont, illustrations de Gerda. – Flammarion, 1952). Cette histoire d’amitié entre un loup et une petite fille frappe puissament mon imaginaire et me change la vie.
1975. J’assiste, médusée, à ma première fête de l’Humanité (section locale du Lot et Garonne). Mes parents y font l’intéressante acquisition d’un vinyl des Chœurs de l’Armée Rouge. Pour moi, plus rien ne sera jamais comme avant.
1976. L’année du drame : mon abonnement à Pif Gadget n’est pas renouvelé.
1977. On me scolarise dans un collège improbable. D’ennui, j’attaque la lecture des poètes. Surtout Rimbaud, Arthur. Celui qui change la vie.
1979. Ma mère assiste à un concert de Jean Ferrat. Elle en revient toute chose. J’écoute avec attention le vinyl qu’elle en rapporte et me sens moi aussi toute chose.
1981. Je profite de la vague rose pour faire une crise mystique. Elle dure trois jours : le temps d’un séjour organisé pour édifier la jeunesse par les catéchistes locaux. Youkaïdi, youkaïda. Dans le même mouvement, je dévore Les Chants de Maldoror, d’Isidore Ducasse dit le Comte de Lautréamont. Lequel bouleverse radicalement mon existence.
1982. Je découvre concomitement les réunions de cellule du Parti communiste et les ouvrages de Georges Orwell. Ce qui me déclenche un début de shizophrénie.
1986. J’ai la pertinente idée d’aller confirmer à l’Est mes engagements politiques. J’en reviens aussi attérée que dépitée. Je lis dans la foulée La Plaisanterie, de Milan Kundera (Folio n° 638, préface de Louis Aragon sur le « socialisme à visage humain »). Je déchire fébrilement ma carte du PCF et entre dans une période de mutisme politique. La même année, Malik Oussekine meurt rue Monsieur le Prince.
1988. Je décide de devenir institutrice. Je découvre l’école laïque, gratuite, républicaine et obligatoire, la pédagogie, les enfants, Célestin Freinet et le plaisir de m’occuper de la petite bibliothèque de l’école. Question lecture, débarassée de Lénine, je peux enfin me consacrer avec délices au polar et à la bande dessinée. C’est un changement conséquent de mes conditions de vie.
1995. Je décide de devenir documentaliste de lycée, histoire d’agrandir la bibliothèque. Pour fêter ça, je vais à New York. J’en reviens gravement convaincue que mon mutisme politique ne peut plus durer. Je me mets à écrire.
1997. Mon premier texte Nous n’avions pas fini… me permet de remporter le concours du festival de Bergerac, « Suite pour série noire ». Il est publié dans la revue 813 numéro 64 d’octobre 1998.
2000. La revue L’Ours polar publie dans son numéro 10 une nouvelle intitulée Lupa versus lupus.
2001. Je décide de demander ma mutation dans un lycée professionnel de la Seine-Saint-Denis : je ne vois pas à qui d’autre qu’aux petits « sauvageons » je pourrais tenter de communiquer le plaisir de lire. Je découvre William Faulkner, Louis-Ferdinand Céline, Malcolm Lowry, Jean Genêt. Ils me compliquent la vie à force de me poser de bonnes questions sur la littérature et l’engagement.
2002. La revue Bleue publie dans son numéro 7, Compte à rebours, également une nouvelle.
2003. Les élèves sont adorables. Ils me posent d’excellentes questions sur l’engagement politique. J’écris, obsédée par deux citations. L’une d’Arthur Rimbaud : « Je est un autre ». L’autre de Didier Daeninckx : « J’écris pour préserver les corps ».