Jean-Daniel DUPUY
Ministère de la Pitié

 

 

 


 

- Inédit -


Dans une contrée inconnue aux contours inquiétants, Azar Solalune se rend
tous les soirs au ministère de la Pitié, dont il est fonctionnaire. Il
recueille et archive les demandes de Pitié, les déclarations de malheur, les
confessions d'un peuple nocturne. Derrière les mots de la colère et de la
résignation, la révolte s'annonce et gronde, capitale comme elle l'est parmi
les saints et les innocents, parmi ceux qui ont longtemps voulu croire, ont
souffert et disent enfin Non. Intime témoin de ce qui se prépare, Azar
Solalune ne sait pas encore qu'il est déjà l'un d'entre eux...
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                            Collection > L'ivraie 

 


Genre : Roman
Illustration de couverture : Nicolas Boldych
Préface : Jean-Claude Michéa
128 p. • 120 x 205 mm • 2003
ISBN : 2-915013-03-9 - Prix : 11,00€

Les éditions de la mauvaise graine
Jean-Daniel DUPUY - Ministère de la Pitié - Extrait

Ceux qui défilent au ministère de la Pitié n'ont pas la possibilité de venir
se plaindre pendant le jour. Soit parce qu'ils balaient, soit parce qu'ils
meurent, soit parce qu'ils sont en prison. A la nuit tombée, les uns
abandonnent leurs balais, les autres sortent de prison et le ministère de
la Pitié ouvre ses portes.
C'est l'attroupement, la bousculade pour entrer le premier, pour aller se
coucher quelques heures, après l'entretien. C'est le tumulte, le chant des
femmes, le cri des animaux et la prière des anciens.
Sous la lumière des réverbères, leurs corps se déforment et s'emmêlent. On
dirait qu'ils sont Un; on dirait qu'ils sont seuls. J'arrive devant la
lourde porte du ministère de la Pitié. Je me faufile parmi eux, les femmes
baissent la tête et les hommes se taisent. Une file d'attente se forme se
façon soudaine, comme le corps d'un serpent qui se déroule.

On m'appelle Azar Solalune.
J'appelle le numéro un.

© http://www.lamauvaisegraine.org

Jean-Daniel Dupuy

Né en 1973 à Casablanca.
Titulaire d’une licence d’histoire.

En décembre 1995 il crée avec un ami une revue politique (textes, dessins, poésie) vendue à la criée dans les rues de Montpellier.
La même année, au sein d’un groupe d’amis il crée une association (La Voie est libre !), il met en scène et interprète un spectacle de rue qui permet d’offrir un repas de rue aux inconnus, le soir du 24 décembre. Le Voie est livre perpétuera cette tradition nouvelle : Noël dans la rue, soit 6 nouveaux spectacles, six repas de rue où soufflent le vent de l’hiver et celui d’une fraternité réinventée.

En 1999, pendant la guerre du Kosovo, il éteint la télévision, prend un stylo et écrit Arrière-guerre. La même année il devient le papa d’un petit garçon.

Profession : veilleur de nuit dans une Maison d’Enfants à Caractère Social. Lorsque les enfants se sont endormis, il lit ou il écrit.

3 livres cultes… qui peuvent changer demain ou l’an prochain !
Nuit blanche en Balkhyrie, Antoine Volodine
Le marque-page, Sigismund Kryzanowski
Les chants de Maldoror, Lautréamont

Pour lui, le livre serait une maison. Une maison pleine de fenêtres, de fenêtres de toutes tailles. La maison serait située sur une hauteur, en pleine campagne.
Le livre qu’on écrit serait cette maison. Disons que les murs, les escaliers, la façon dont les pièces sont disposées seraient des mots, des phrases, l’architecture du texte.
Mais le plus important, ce n’est pas de construire une grande ou une belle maison. Ce qui compte vraiment c’est d’entrer dans la maison pour se pencher à une fenêtre, pour voir le monde (que l’on connaît déjà) autrement. Cet autrement, c’est celui écrit qui l’apporte et le donne à voir.